samedi 24 décembre 2011

Death Of Autumn (volume 2 - hiver 2012)


01 - When I wake up in the morning – Staffan Stenström (1969)
Je pensais avoir épuisé tous les angles possibles et imaginables sur « A Swedish Love Story » (ici, et par exemple), mais je ne vous avais pas encore imposé la bande originale.

02 - Le premier chagrin du jour – Guizmo (2011)
Le sample et le flow, avec la colère, le charisme et l'alcool en bonus. Meilleur morceau du meilleur album de rap français de l'année.

03 - On verra bien - Jazzy Bazz [live @ Nouveau Casino] (2011)
Va quand même falloir que ce foutu Polonais se décide enfin à pondre un peu plus qu'un morceau tous les deux ans.

04 - Qu'est ce qui fait pleurer les filles - Marie Laforêt (1963)
J'en ai vu rigoler quand je parlais de mariage pour Summer Zoo alors je préfère remettre tout de suite les points sur les « i » et le chapeau sur son « e ». Et j'annonce déjà qu'il y en aura encore dans la volume 3.

05 - Do you like my song – Elephanz et Von Pariahs [live @ Stéréolux] (2011)
Do you like my song do you like my lyrics / You know i wrote it for you to be my chick.

06 - Pour la fin du monde – Gérard Palaprat (1971)
2012 c'est pas la fin du monde, c'est l'année du geste, mais on n'est jamais trop prudent.

07 - Clashes – Youssoupha (2011)
Et puisqu'on parle de geste, impossible de ne pas caser Youssoupha dans ce puzzle de morceaux et de pensées. J - combien déjà ?

08 - Funky Lover – Eruption (1975)
Je pensais avec Summer Zoo avoir enfin fait le tour des sons de ce monstrueux battle, mais en fait il m'en manquait encore un.

09 - Charme du ghetto – Grödash – (2008)
La barbe et la voix de Médine, le cheveu de Youssoupha, les portraits de Nessbeal et les gimmicks à Sefyu. J'ai honte d'être passé à côté de cet hymne pendant plus de 3 ans.

10 -  Lights out – Santogold [DJ Mehdi remix] (2009)
Mais quelle mort de merde, putain.

11 - La fac de lettres – Jacqueline Taïeb (1967)
J'ai arrêté l'école avant de la quitter. Hélas, au dessus de mes capacités.

12 - Ville portuaire – Taulard (2010)
Note à l'attention de ces jeunes grenoblois : n'enregistrez plus vos concerts avec un 3310. Mais surtout, continuez à en faire.

13 - We're getting stronger [the longer we stay together] – Loleatta Holloway (1976)
Écoutez un peu la voix de cette nana avant de vous foutre de sa gueule parce qu'elle a casée le refrain entier dans le nom du morceau.

14 - Train de vie – Fixpen Sill (2011)
La surprise du mois de décembre qui tombe bien, il me manquait un morceau pour conclure sereinement.

jeudi 22 décembre 2011

Le rap français va bien #6 [spécial Fixpen Sill]

Le talent et l'énergie des rappeurs parisiens de l'Entourage avec l'esprit torturé et les revendications en plus : les deux nantais de Fixpen Sill ont frappé fort pour la sortie de leur premier projet, « Le sens de la formule », téléchargeable gratuitement depuis la semaine dernière. Déjà entendu en début d'année sur la  première sortie du collectif 5 Majeur dont ils font partie avec Nekfeu, que l'on retrouve sur l'album, Kéroué et Vidji confirment avec ce 12 titres leurs divers talents (Vidji signant d'ailleurs la quasi totalité des sons sous le pseudonyme de Stratega), flows à l'ancienne et productions boom bap à l'appui. Une très bonne surprise, déjà téléchargé près de 10 000 fois, qui aurait sans doute mérité une sortie physique. Pas de concerts de concert prévus pour l'instant mais on peut espérer que leurs collègues de 1995 profiteront de leur programmation sur le festival HIP OPsession en février prochain pour les faire monter sur la scène de Stéréolux.



Toi aussi, écoute et/ou télécharge Le sens de la formule.

mercredi 21 décembre 2011

33 jours avant Noir Désir

Suite du compte à rebours qui nous conduira jusqu'à la sortie du prochain album de Youssoupha avec le clip dévoilé avant-hier par le rappeur. Après le making-of de la couverture, Youssoupha nous emmène une fois de plus dans ses coulisses avec des images d'une interprétation live de son « Espérance de vie » mêlées à des scènes où on le découvre entouré de ses proches. Rien d'extraordinaire ou qu'on est jamais vu donc, d'autant plus que le son  du concert est vite remplacé par la version studio du morceau. Plus propre, forcément, mais moins touchant. Un morceau d'une telle puissance méritait certainement un clip plus ambitieux. Surtout, je le sais pour l'avoir vu, qu'il est bouleversant lorsque Youssoupha le joue en live. Il s'agit de la deuxième  petite déception en quelques jours puisque le morceau avec Corneille, s'il reste un excellent coup comme je l'expliquais, n'est pas une immense réussite artistique.



La description d'« Espérance de vie » sur la page youtube du label indique toutefois qu'il a été « écrit en 80 jours à raison d'une ligne par jour ». Drôle d'information, inédite mais invérifiable pour le moment (certains ne se privent pourtant pas de la reprendre, peut-être ont-ils d'autres sources), qui fait penser à  un autre concept de création plus ou moins répandu dans le rap français. Oxmo Puccino, pour son deuxième solo, n'avait ainsi pas écrit une seule ligne. Tout dans la tête. C'est d'ailleurs le titre du prochain album de Zoxea, qui suivra lui aussi la trace de Notorious Big qui eu le temps de populariser la technique avant de mourir. On dit que  les grands esprits se rencontrent, alors pourquoi pas les rappeurs ?

Suite du décompte dans quelques jours avec une interview de février 2010 jamais publiée. A moins que Youssoupha, d'ici là, nous dépose un nouveau morceau au pied du sapin.

Episode précédent : 41 jours avant Noir Désir

mardi 20 décembre 2011

P comme Plagiat

Mise à jour du mercredi 21 décembre : les responsables du site m'ont contacté par téléphone pour m'expliquer les raisons de cette maladresse et me présenter leurs excuses. Affaire classée.
 
Mon dernier passage sur Booska-P, site « numéro 1 du rap français » qui donne plus dans les actualités  juteuses et les vidéos bas de gamme que dans l'information de qualité, m'a fait regretter de ne pas y avoir cliqué plus souvent jusqu'à présent. Car si je ne souviens pas avoir conclu un quelconque accord avec eux, j'y ai pourtant trouvé l'une de mes brèves rédigée deux jours plus tôt pour... le site du quotidien Presse Océan, pour lequel je couvre l'actualité hip hop de la région nantaise depuis le dernier festival HIP OPsession

Ma version.
Ma version [Booska-P remix]

Si je les remercie vivement d'avoir gommé le double emploi de l'expression « de nouveau », je m'étonne tout de même de ce plagiat d'autant plus grotesque qu'il ne s'agit que de quelques lignes qu'un néophyte aurait pu rédiger seul. La fin de leur news sur le « stage hip hop », qui a été ajouté à mon texte d'origine, prouve qu'ils ont eux aussi reçu le communiqué dont je me suis inspiré. Pourquoi alors avoir copié/collé mon texte plutôt qu'écrire le leur ? Je n'ai encore reçu aucune réponse à la question, posé directement sur facebook et twitter, à laquelle j'en ajoute ici une seconde : elle n'est pas « triomphale », selon vous, la tournée de 1995 ?

Le système de paiement des correspondants à Presse Océan est tellement dépassé que, pour différentes raisons, je ne serai très probablement pas payé pour cette brève si je ne le réclame pas. Être plagié par un site qui fait des millions de clics, et donc des milliers d'euros, est d'autant plus pénible pour cette raison. Depuis quand Booska-P « s'inspire » t-il de mes textes et de ceux des autres pour nourrir sa machine à fric ? Aucune idée. Mais s'ils veulent travailler avec moi, c'est « 56 000 euros le feat ».

mercredi 14 décembre 2011

De 7 à 77 ans

Carlo Peroni, l'un des papas du personnage Caliméro, est décédé hier à l'âge de 82 ans. Le nom de son poussin noir qui se plaignait sans cesse est rentré depuis de nombreuses années dans le langage courant. Il désigne une personne qui se dit malchanceuse ou persécutée.


Booba n'écrit que très rarement de morceaux « à thème », préférant se concentrer sur la technique de la punchline comme beaucoup de ses collègues (Julien Morel l'explique mieux que moi). Lorsqu'il cite Caliméro, le poussin maudit est donc isolé au milieu de rimes pas toujours en rapport avec lui. La première fois en 2004, dans le morceau Alter Ego :
 « Des MC comme nous, y'en aura pas d'aussitôt, j'débite si violemment j'pourrais en perdre une chico / Fait vite, passe-moi l'magot, l'argent les rend coquines / j'ai tué Caliméro d'une bastos dans la coquille. »
La seconde fois, deux ans plus tard, avec le morceau Boulbi :
« L'Etat fait tout pour nous oublier, si j'traîne en bas de chez toi j'fais chuter le prix de l'immobilier / Ouais mec, bidon d'essence, allumettes. J'y vois pas clair sans mon fusil à lunette / J'fais plus de biff qu'au tiercé, Caliméro se plaint moins la coquille percée. »
Booba tue Caliméro dans un album et l'enterre dans le suivant. Clin d'oeil intéressant qui prouve qu'il a de la suite dans les idées puisque ces deux rimes vont dans le sens d'une liberté que Booba défend farouchement : celle d'entreprendre et de réussir sans se plaindre de son origine sociale ou de sa couleur de peau. Prise de position atypique et risquée dans le rap français qu'il confirmait pourtant en 2008 dans le morceau Game over
« J'arrêterai quand il le faut, je ne ferai pas l'album de trop / Tout le monde peut s'en sortir, aucun cité n'a de barreau. »
Son « puzzle de mots et de pensées », expression tirée de sa propre oeuvre que l'on utilise souvent pour décrire ses textes, est finalement assez simple à reconstituer. Presque un jeu d'enfant.



mardi 13 décembre 2011

41 jours avant Noir Désir

Rares sont les albums de rap français à susciter autant de buzz que celui que s'apprête à sortir Youssoupha. Si j'ai récemment  retracé son parcours jusqu'au « procès Zemmour », je vais maintenant me concentrer sur les jours qui nous séparent de la sortie de Noir Désir à travers le compte à rebours que j'engage avec ce billet.

Noir Désir sera dans les bacs le 23 janvier 2012.
Omniprésent sur les réseaux sociaux (plus de 20 000 abonnés sur Twitter, près de 100 000 fans sur Facebook) où il mène une stratégie cohérente et efficace (plus d'actualités que Booba, pas de fautes d'orthogaphes comme Nessbeal, moins de retweets inutiles que La Fouine et une ponctuation plus sobre que Sexion d'Assaut), Youssoupha est déjà certain de faire parler de lui avant, pendant et après la sortie de l'album. La façon dont il avait géré l'approche du procès en septembre dernier témoignait déjà d'une maîtrise presque parfaite de ces outils, la sortie du morceau « Menace de mort » la veille de l'audience relevant quasiment du génie.

Je ne reviendrai pas sur « Espérance de vie », dont j'ai déjà parlé à sa sortie il y a quelques jours, sinon pour dire que c'est un morceau qui prend toute sa dimension sur scène. Youssoupha l'a joué ce week-end au festival Tissé Métisse, à l'occasion duquel j'ai d'ailleurs eu la chance de le rencontrer de nouveau. L'interview sera en ligne avant que Noir Désir soit dans les bacs. Si les Dieux de la procrastination m'épargnent.

Le visuel de la pochette a été dévoilé la semaine passée dans la vidéo qui suit. On entre dans l'intimité de sa confection et on devine les photos du livret au son d'un excellent couplet inédit qui ne sera pas sur l'album. Où comment faire grimper l'excitation en n'en montrant ni trop, ni trop peu.



Le deuxième extrait de l'album après « Espérance de vie » a quant à lui été dévoilé hier. Le texte assez peu consistant, le flow saccadé et le refrain chanté m'ont surpris autant qu'un morceau d'Orelsan au caractéristiques relativement similaires il y a deux mois . Youssoupha s'ouvre au grand public avec ces "Histoires vraies", qu'il rend plus accessibles sans se corrompre avec une instru vraiment trop légère ou un featuring honteux. Joli coup à un peu plus d'un mois de la sortie. 

Reste à espérer qu'il saura trouver sur Noir Désir l'équilibre entre des morceaux de ce genre et d'autres plus fidèles à ces talents d'origines. Orelsan a su le faire pour Le chant des sirènes, avec un succès populaire une reconnaissance artistique à la clé. A charge pour Youssoupha de suivre sa voie.



Suite du compte à rebours à la prochaine actualité ou dès que l'une de mes deux interviews (février2010 et décembre 2011) sera prête.

lundi 5 décembre 2011

Mais où est Taipan ?

Taipan avait promis une digitape pour le 5 décembre. Après plus d'un mois sans nouvelles, il a finalement sorti ce morceau un peu court et bizarrement clippé. Déception.



Mon enthousiasme a pourtant repris le dessus, après plusieurs écoutes, au rythme des questions que ce couplet m'a posé. Des références que je ne maitrise pas aux rimes improbables, comme d'habitude, en passant par les raisons du retard de la digitape et d'un tel changement d'esthétique. Une seule réponse, finalement : Taipan n'est jamais au rendez-vous. 

Il est pourtant en avance. Mais il préfère attendre ailleurs.

jeudi 1 décembre 2011

Le rap français va bien #5

Youssoupha - Espérance de vie

Le lyriciste Bantu n'en finit de me faire bouger la tête. Productions folles et flows maitrisés, punchlines assassines et langue bien pendue : sa carrière prend assurément une nouvelle dimension depuis la sortie de son clashes au printemps dernier, et ce malgré le procès récemment perdu face à ce con d'Eric Zemmour. Dans la vidéo dans laquelle il annonçait qu'il allait faire appel de la décision, Youssoupha avait discrètement calé quelques notes de son dernier classique ci-joint. Au moins aussi fou que le court  freestyle qu'il a publié par la même occasion. Passage par Nantes le 10 décembre et sortie du quatrième album le 23 janvier.



Nessbeal - Force et honneur

J'ai toujours admiré la faculté qu'a Nessbeal a enchaîné les portraits comme Booba enchaîne les métaphores. Quelques mots pour une situation précaire, dangereuse, malheureuse ou illégale. Un enfant dans la misère, une femme face à la violence ou un homme devant la justice. Nessbeal raconte les côtés sombre de la vie avec pudeur et compassion sans jamais tomber dans le pitoyable. Ses albums sont des trombinoscopes de gueules cassées. "Force et honneur" est extrait de son excellent dernier album, Sélection naturelle.



Booba - Pigeons

Deux choses à dire suite à la sortie récente d'Autopsie 4, dernière mixtape de mon copain Booba. Première chose : l'habitude qu'il a pris depuis le début de sa carrière d'emprunter une phrase ou un mot d'un ancien album pour en faire un morceau entier sur le suivant devient tellement excitante qu'il devrait lancer un concours : "devine la tracklist de mon prochain album et gagne un voyage à Miami". Après s'être carrément auto samplé dans "Jour de paye" l'an dernier, il récidive dans Pigeons cette année. Du génie. Car ce n'est pas qu'il n'aime pas se mélanger mais disons, simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons. Deuxième chose : ses textes sont de moins en moins denses et l'enferment dans une esthétique gangster qui devient de plus en plus pesante. Autopsie 4 n'est qu'une mixtape, mais l'impression ne date pas d'hier. Ressaisis toi l'ami, ou l'on va finir par vraiment penser que que tu as perdu le nord, que tu t'es éparpillé.



Grems et Némir - Gens du passage

J'ai manqué le passage de Némir à Nantes en février dernier parce que j'avais sacrifié mon début de soirée pour le club de football qui m'a viré sans états d'âme quelques mois plus tard. La vie est une chienne. Sur ce morceau extrait d'Algébre 2.0, sa plume et son flow éclipsent Grems, dont le talent et l'hyperactivité n'ont d'égal que l'arrogance. Te vexe pas hein, je vais quand même l'acheter ton vinyle.