mardi 29 novembre 2011

Yes i like

Ces jeunes rappeurs nantais ont de drôles de flows, cultivent une esthétique étrange (vous avez vu comme leurs pantalons sont moulants?) et s'encombrent de curieux instruments sur scène, mais qu'est ce qu'ils se débrouillent bien.





Trêve d'ironie, rendez-vous le 17 décembre à Stéréolux pour la bonne cause. Et demain ici même pour un nouvel épisode du «rap français va bien

jeudi 24 novembre 2011

Un billet sur la tête d'Éric Zemmour

Youssoupha a récemment été condamné pour « menace de mort » à l'encontre du polémiste Éric Zemmour. Retour sur la carrière déjà brillante d'un rappeur qui s'apprête à sortir son troisième album et éclairage sur le millième procès du rap français. 


Novembre 2005. Youssoupha  et son Éternel recommencement entrent dans le rap français par la grande porte. « On décrit la même réalité, on dénonce les mêmes problèmes. Titres après titres, albums après albums, au point qu'j'ai l'sentiment que tout ça n'est qu'un éternel recommencement ». Premier et dernier avertissement avant une avalanche d’assonances et d’allitérations sans refrains ni respirations, sur des sujets milles fois abordés mais pourtant sublimés par la plume consciente et engagée du « lyriciste Bantu ». Le fond et la forme déjà réunis pour annoncer la sortie du premier album, « À chaque frère », deux ans plus tard.

Mars 2009. Youssoupha prépare la sortie du deuxième album, « les chemins du retour ». Le premier extrait en ligne, À force de le dire, est à nouveau un morceau dense et engagé. « Un titre où j’aborde divers sujets de société, parmi lesquels les mauvais effets des drogues douces, l’assassinat des leaders d’opinion, l’élection de Barack Obama, la lutte contre le sida, la guerre au Congo, la violence dans les stades... » se défendra le rappeur quelques semaines plus tard dans la tribune que lui accordera Le Monde. Parce qu'entre temps, les médias s'emparent du morceau pour une rime malheureuse sur celui qui pense que le rap n'est qu'une sous culture d'analphabètes : «  À force de juger nos gueules les gens le savent / Qu’à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards / Chaque fois que ça pète on dit qu’c'est nous / J’mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Éric Zemmour. » Dépôt de plainte du con en question, Une du figaro racoleuse et emballement médiatique. Le fantasme un peu facile du rappeur criminel est de retour et Youssoupha devient le vilain voyou qui veut abattre l'innocent chroniqueur. « On me fait la guerre alors que j'arrive en paix » anticipait Youssoupha dans son Éternel recommencement... Très vite, pourtant, les féministes tombent sur Orelsan et sa prétendue misogynie et l'affaire Zemmour sombre dans l'oubli. Jusqu'au jugement.

Septembre 2011. Youssoupha surfe sur le succès de sa mixtape « En noir et blanc », sortie avant l'été, pour faire monter la pression sur les réseaux sociaux à l'approche du procès. Point d'orgue, il publie « Menace de mort » la veille de son passage au tribunal. Un couplet en guise de mise en contexte, puis un autre pour se justifier : Youssoupha dénonce l'acharnement judiciaire dont le rap est victime, puisque Monsieur R, NTM, Ministère Amer, La Rumeur, Sniper et Orelsan avant lui, parmi d'autres, ont déjà fait les frais de dérives judiciaires et médiatiques similaires. Le rap dérange depuis toujours, et c'est sa liberté d'expression et personne d'autre qui est ici menacée de mort.

Octobre 2011. Le verdict tombe. Youssoupha est condamné à 800 euros d'amende avec sursis, 1 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice à verser au plaignant. Parce que la décision est « injuste et injustifiée », que le procès « dépasse [son] propre cas » et pour « défendre la cause », et ce malgré la sortie de son troisième album qui approche (« Noir Désir »), Youssoupha fait toutefois appel de la décision du tribunal. Le feuilleton judiciaire entre le rap, la politique et les médias continue. Au point que j'ai le sentiment que tout ça n'est qu'un éternel recommencement.

Article lui aussi rédigé pour le site internet du magazine Pulsomatic. L'information vient de tomber : Noir Désir sortira le 23 janvier. Youssoupha sera en concert à Nantes le 10 Décembre

lundi 21 novembre 2011

Les femmes du tram

Pas simple de voyager l'esprit tranquille quand la plus jolie fille du tram est assise en face. Deux choix s'offrent à vous dans ce genre de situation : composter le ticket qui moisit au fond de votre poche depuis 2 mois et aborder la belle, ou bien passer sur le site de la Tan découvrir le premier clip de Blacksad, « Les femmes du tram », en ligne depuis ce lundi. Le rappeur nantais aux instrumentaux teintés de jazz, dont l'histoire ne dit pas s'il voyage en règle, profite de cette situation de tous les jours et des jolies images d'Anaël Lefèvre, des Films du miroir, pour faire une entrée dans le paysage musical nantais autant remarquée qu'une belle brune qui monte à Saint-Mihiel. La Tan, qui avait déjà eu l'excellente idée de diffuser des voix d'enfants dans ses tramways le 1er avril dernier, a soutenue le projet du tournage du clip en 2010 jusqu'à sa diffusion aujourd'hui. Promis, l'an prochain je prends un abonnement. 



lundi 14 novembre 2011

Les metteurs en scène du quotidien

Un copain a posté une vidéo sur Facebook. J'ai cliqué. J'ai regardé. J'ai rigolé. Ça m'a donné une idée d'article. J'ai aimé. J'ai commenté. Bref, un copain a posté une vidéo sur Facebook.



Prenez une scène banale, ajoutez-y du recul, du second degré, de l'humour et des références, trouvez une manière originale de la raconter et bourrez là jusqu'à overdose de clins d'oeil aux gens de votre génération : vous obtenez Norman fait des vidéos, Hugo tout seul, Bref  et 10 minutes à perdre. Ou Orelsan, qui connaissait déjà la recette en 2009.



Bien trop occupé à le châtier pour sa prétendue misogynie, les médias et le grand public étaient passés à côté de son premier album. Le récent succès du deuxième permet à certains de rattraper le retard,  tandis que sa présence dans la dernière vidéos de Norman boucle la boucle. Mais peu importe hier, le principal reste... aujourd'hui.