lundi 31 octobre 2011

Favet neptunus eunti

Elle, Américaine d'origine cubaine. Lui, Français d'origine irakienne. Pas étonnant donc que ce soit à Nantes, dont la devise latine promet que Neptune favorise ceux qui voyagent, que le duo Backpack Jax sorte peu à peu de l'anonymat. Leur Hip hop organique, que l'on peut entendre sur leur très bon premier album, sera d'ailleurs à l'affiche des Transmusicales de Rennes en décembre prochain. Sans doute la meilleur manière de les découvrir puisque leurs concerts amènent le rythme et l'énergie qu'il manque parfois à Remember the future. Da Goodsh!t, leur premier morceau clippé plus représentatif de leurs prestations scéniques mais malheureusement absent sur l'album, est en partie tourné dans un tramway nantais. L'humeur voyageuse, sans doute.



dimanche 30 octobre 2011

A Swedish Love Story

Des adolescents qui se rencontrent, tombent amoureux, mais n'osent pas se parler. Des parents qui se déchirent et sombrent dans l'alcool et la dépression. Des mobylettes, des booms et des parties de football. Une bagarre, des cigarettes et des baisers. Bref, une romance mille fois racontée. Mais cette histoire d'amour suédoise, pourtant, est différente de toutes les autres.


Réalisé en 1970 par Roy Adersson, A Swedish Love Story n'est sorti en France qu'en 2008. Sans jamais tomber dans le l'excès ou la mièvrerie, ce film oublié oppose la beauté et la simplicité de l'amour adolescent aux tourments de la vie d'adulte. Un hymne à la jeunesse portée par une merveilleuse bande originale et des images extraordinaires dont les seuls détails qui ont vieilli, comme les blousons de cuir, l'omniprésence du tabac et les mobylettes surannées, apportent un  irrésistible charme rétro. 115 minutes de silences, des gestes et des regards filmés avec tendresse et poésie. Un aller simple pour l'adolescence. Un film culte pour l'éternité.


Bonus à écouter

jeudi 27 octobre 2011

En sous-marin

40000 téléchargements en deux semaines sans coke ni sky. Joli score pour l'excellent projet submersible d'Alpha Wann et Nekfeu, évadés de 1995 le temps d'une net tape et associés pour l'occasion au duo de beatmakers Basement Beatzz.



Les plus malins auront reconnu dans ce premier extrait clippé un sample de "Mr Sandman" des Chordettes, qu'une marque de grande distribution avait déjà odieusement repris il y a quelques années et que l'on peut également entendre lorsque Marty Mac Fly arrive dans le Hill Valley des années 50 (à 8'00). Et la référence à ce classique des Pharcyde, aussi. Mais si tu es vraiment malin, tu écoutes plutôt ce morceau, bientôt clippé lui aussi, qui aborde avec une rare pertinence les relations entre hommes et femmes sur une production démentielle. J'essaierai de réécrire un truc sur le sujet.

lundi 17 octobre 2011

17 octobre 1961 - 17 octobre 2011

Je déambulais rue de la Chalouère, à Angers, un lendemain matin de jeudi soir. Fin 2006, début 2007, peu importe. Ces enfoirés de Google map ne s'y sont pas intéressés, mais moi je n'ai vu que ça. Un «17 octobre 1961» s'étalait en lettres noires, à l'entrée d'une impasse, sur le mur d'un quidam. Suivi d'une sentence qui avait alors attisée ma curiosité. «Etat assassin», «Policiers meurtriers» ou un truc dans le genre dont je ne me souviens plus vraiment. Etonné de n'avoir jamais entendu parler cette date à l'école, j'ai été contraint de la googler pour comprendre. Mais peu importe mon histoire, la leur est plus importante. Et c'est encore Médine qui la raconte le mieux.



50 ans plus tard, le crime n'est toujours pas officiellement reconnu et reste traité comme une anecdote dans les livres d'Histoire. La Rumeur avait raison : « les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les force de Police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété». Triste anniversaire.

jeudi 13 octobre 2011

Bref

Voilà comme promis un rapide résumé de mes brouillons abandonnés ces dernières semaines par manque de temps.

Guizmo - Normal

La qualité de l'album est inversement proportionnel à la beauté de la pochette.
Le premier membre de l'Entourage à se lancer en solo n'est pas celui que l'on attendait. Malgré l'engouement suscité par la sortie du premier maxi de 1995 et les prestations de Jazzy Baz et Deen Burbigo lors de la dernière saison des Rap Contenders, c'est Guizmo, que l'on avait à peine aperçu jusqu'alors, qui dégaine en premier. Un album plein de spontanéité dont le seul mince défaut est de ne s'écarter que rarement des deux thèmes de prédilections d'un rappeur à l'incroyable charisme : l'alcool et la rue. On lui pardonne largement, cependant, tant les productions, les rimes et les flows sont excellents. A consommer sans modération.



RIP Contenders

"Le Rap Contenders 4 est annulé, l'équipe ne pouvant pas garantir le bon déroulement de l'évènement". C'est par ce communiqué publié sur Facebook à moins d'une semaines du tournage des battles, qui prétexte plus loin des "raisons personnelles", que les nombreux fans des Rap Contenders ont appris que l'aventure se terminait. Ou comment se tirer une balle dans le pied en plein buzz. S'il veut continuer à se plaindre du manque de respect et de visibilité dont il est victime, le rap français va devoir apprendre à gagner en crédibilité et en professionnalisme. Parce que là c'est genre, pathétique.



Taipan - La rentrée des clash

Vanné sur l'un de ses morceaux intitulé "Koideneuf negro" lors de son excellent battle face à Deen Burbigo (à 14'40), Taipan a répondu dans son dernier clip avec une dose d'auto-dérision frôlant le génie (à 1'47). J'attends la sortie de ses prochains sons le 5 décembre avec autant d'impatience que la signature de Beckham à Paris.



Booba - Live à Bercy

Pour ses prochains concerts, Booba devrait sérieusement penser à s'installer dans la fosse et à laisser sur scène son public et son DJ. Abusant des playbacks et de l'aide de ses fans, qui finissaient constamment les phrases que sa voix cassée peinait déjà à commencer, Booba a parfois frôlé le ridicule lors d'un concert sans relief dans un Bercy qui affichait pourtant complet. Je pensais que la scène n'était pas son point fort mais je me trompais : c'est son point faible.



mercredi 12 octobre 2011

Pour une seule bonne raison

Un refrain chanté qui revient toutes les 30 secondes, aucun mot de plus de deux syllabes, pas de vulgarité et une fable toute simple qui fait se lever de bonne humeur : le rap français sait désormais s'adapter aux exigences du grand public, malgré les réticences des amateurs qui ne voient souvent dans ce genre de morceaux qu'un signe de soumission à l'industrie du disque.



Je m'étais déjà fait la remarque avec Désolé de Sexion d'Assaut, puis avec Les vents favorables de La Fouine. J'avais d'ailleurs abordé le sujet avec lui, à l'occasion d'une interview lors de son passage à Nantes en février dernier. "Les vents favorables, c'est l'une des chansons les mieux écrites de l'album" m'avait-il répondu alors que je lui avouais que j'adorais le morceau, malgré une écriture plus naïve que d'habitude. "Il n'y a que les journalistes qui intellectualisent les chansons. Ce morceau est naïf, oui, mais il va accompagner les gens au travail, à l'école, partout !" avait-il insisté devant mon incrédulité. Révélation. Même si, six mois plus tard, j'ai encore mis plusieurs jours à m'avouer que j'adorais ce morceau d'Orelsan. "Je me suis autorisé cet écart parce que je trouve que la naïveté manque dans le rap français" avait conclu La Fouine, dont l'album, tout comme celui d'Orelsan, était par ailleurs excellent. Si eux se l'autorisent, alors pourquoi pas moi ? Au fond, je crois que la terre est ronde.

[L'interview de La Fouine n'a jamais été publiée parce que je suis un foutu bon à rien et que j'ai d'abord celle de Lartizan à finir. J'ai 5 articles en chantier, j'essaie de compiler et publier ça rapidement pour me faire pardonner de ces deux semaines d'absences.]

dimanche 2 octobre 2011

Il s'en balle les couilles

Se raser, l'orthographe, la concurrence, la modestie, les sujets tabous et tout ce genre de conneries inutiles, Taipan n'en a rien à foutre. Je vous avais prévenu, ce type est au dessus de tout. Son battle contre Deen Burbigo sera l'évènement du mois de juin.

Ci-joint son dernier clip.



Il n'y a pas de faute dans le titre, juste une référence.