mercredi 30 mars 2011

« En club, le hip hop vient de Fun Radio »


Galères diverses avec l'enregistreur, travaux plus importants à finir, perte de motivation, vacances, oubli : cela fait plus d'un an déjà que Cut Killer (je vous épargne les présentations) a répondu à ces questions. C'était quelques minutes avant une soirée « MTV-Shake ton booty », dans une obscure boite de nuit de l'agglomération nantaise, qui accueillait aussi un groupe de rap encore peu connu à l'époque : Sexion d'Assaut. Leur interview est . Celle de Cut Killer ici.

Moi : Je vais commencer avec une question que je rêve de te poser depuis que j'ai vu La haine... Dans le sample de KRS One de « Sound of da Police » que tu as utilisé pour la scène ou tu mixes à la fenêtre, on jurerait entendre « assassin de la Police ». Énorme hallucinatin auditive... Est-ce volontaire ?

Lui : Pour moi, franchement, c'était « It's the sound of the police ». La culture française s'est accaparé le son en pensant que ça disait «  assassin de la police », et effectivement ça prête à confusion puisqu'il y a juste après un « nique la Police ». Certains connaissent le sample car c'est un morceau classique, d'autres sont dans la confusion. Les gens comprennent ce qu'ils ont envie de comprendre, mais au départ, pour moi, c'était le sample de KRS One et c'est tout...

Les paroles de ce mix sont relativement violentes, ça n'a pas fait polémique à l'époque?

Non, personne ne s'est élevé parce que morceau faisait partie d'un film. Il aborde le thème de la Police, qui est aussi le concept du film. Si le morceau avait été fait de lui même, ça aurait peut être été compliqué, mais vu qu'il fait partie d'un passage classique de ce film là, il n'y a pas eu de soucis.



Un DJ peut-il ou doit-il être engagé ?

Essayer de faire danser les gens, c'est ça la politique du DJ. Le principe de l'engagement est souvent attribué à des DJs qui sont derrière des artistes, mais nous sommes de plus en plus des auto-entrepreneurs.

Tu as commencé derrières des rappeurs. Ne plus avoir personne devant toi ne te manque pas ?

Non, ça me va très bien. Après avoir fait le DJ derrière MC Solaar, le 113, Fabe et surtout derrière East, je suis rentré dans une configuration club. J'ai mis de côté le turntablism pour me concentrer sur le clubbing parce que c'est quelques chose que je kiffe. C'est à toi de choisir la direction dans laquelle tu veux aller. Et peut-être d'avoir un engagement politique à travers le style musical que tu fais partager au public. 

Finalement Tu t'engages à faire danser les gens.

Oui ! Le clubbing, c'est très intéressant quand tu sors de la France. Parce qu'ici, et plus largement en Europe, c'est encore compliqué de faire bouger les gens avec un style différent. Ils sont très formatés. Il ne faut pas se plier aux exigences du public, imposer son style et faire en sorte que les gens puissent danser dessus.


Ça y est , la vidéo a été enlevée. On a enchainé avec un communiqué de presse. C'est normal parce que j'avais fait une interview qui a été sortie du contexte. Ils en ont fait un montage qui laissait comprendre que j'étais ok sur le principe de l'Hadopi, alors que ce n'était pas du tout ça. Ça a été très vite réglé. 
 



Du coup on ne connaît toujours pas ton avis sur le téléchargement...

Tu ne peux qu'accepter le fait qu'il y a eu énormément de changement dans la manière de consommer la musique. Les gens se sont équipés d'ordinateurs, mais on ne leur a pas donné de barrière dans l'échange de sons. De là à faire en sorte qu'il y ait une répression, oui et non. Il faudrait plutôt investir dans la création d'un autre format que le mp3. On veut interdire le téléchargement, mais on ne fait pas grand chose pour qu'il y ait du changement. Réprimander les gens qui téléchargent, c'est une aberration.

Tu es plus discret qu'à tes débuts sur le marché du disque. Est-ce lié à la crise que traverse l'industrie ?

Bien sûr. La crise du disque, on l'a subit relativement tôt, dès 2003. Mais les maisons de disques n'ont pas vu le loup arriver. Elle se sont dit : « On va voir. Si les américains ne bougent pas, on ne bougera pas ». Finalement, la crise financière a été hardcore dès le départ. Il n'y avait plus assez d'argent pour payer le nombre incalculable de stagiaires et autres directeurs artistiques. Les compilations ont été les premières touchées puisque les DA se sont improvisés DJs. Ça ne m'intéresse pas de mixer gratuitement pour une maison de disques. C'est la raison de cette discrétion. C'est involontaire, mais je fais avec.

Label, fringues, show case, radio... Est-ce que finalement tu n'as pas trouvé la solution à cette crise en te diversifiant ? Tu n'as plus besoin de sortir des disques pour vivre, de toute façon ?

C'est vrai. Mais pour le grand public, c'est compliqué de savoir si un artiste est toujours présent s'il ne sort plus rien. Les gens se demandent si j'existe encore. Le grand public est resté bloqué sur le disque.


Est-il encore possible de ne vivre que de sa musique en 2010 ?

En sortant seulement des disques, non. En faisant un spectacle vivant, oui. Les concerts et les soirées sont l'une des premières sources de revenus.

C'est dans tes projets de ressortir des mixtapes?

Je ressors déjà les anciennes via des podcasts. Nous donnons ou laissons les nouvelles en téléchargement pour se diversifier et faire de la promo.

À l'époque tu mettais en avant de jeunes artistes. Qui mettrais-tu à l'honneur aujourd'hui ?

Sexion d'Assaut. C'est un groupe super intéressant qui apporte de la fraîcheur dans l'univers du rap français. Si je faisais toujours des mixtapes, j'en aurais fait une avec eux. (note pour moi même : penser à lui reposer la question maintenant que la polémique est passée par là)

Tu as commencé en regardant Dee Nasty, qui essaie de transmettre les valeurs historiques du hip hop : peace, love, unity, tout ça. On te sent moins concerné par ces valeurs, d'autant plus que tu travailles depuis longtemps pour des médias tels que Skyrock ou MTV qui développent des esthétiques qui s'en éloignent.

Parce que je suis issu d'une génération qui a vécu avec l'univers des DJs américains, qui travaillaient aussi dans un esprit marketing. J'ai choisi une direction qui est opposée à l'univers de la Zulu Nation, mais je la respecte beaucoup. Concernant Skyrock et MTV, quelles sont les valeurs ? Quel est le concept que l'on doit défendre ? Son « intégrité », pour rester dans un créneau fermé, ou alors essayer de mettre en avant cette musique qui ne cesse d'évoluer ?

Je te regarde d'en haut, tu me regardes d'en bas.
C'est drôle de constater que tu jouis toujours d'une bonne image auprès des « puristes » du hip hop, malgré tes relations avec Skyrock et MTV, alors qu'on reproche encore à Booba, par exemple, son passage à la Star Academy.

J'ai toujours joué ce que je voulais à Skyrock, même si au départ on a crié au scandale parce que c'est une soi-disant radio commerciale. MTV, c'est un concept que l'on a monté ensemble pour mettre en avant cette musique. Parce qu'aujourd'hui, quand tu vas dans un club, c'est une musique généraliste assez electro que tu entends. Le seul hip hop qui passe en club vient de Fun Radio.
Le temps n'a pas épargné Dee Nasty, dont on parlait juste avant. Il sort des trucs dans l'anonymat alors que Grandmaster Flash, aux USA, arrive encore à faire parler de lui.

Dee Nasty c'est le papa. C'est celui qui a amené le hip hop en France. Malheureusement, on n'a pas un réseau aussi bien organisé que les Américains et il n'y a que peu de place pour la oldschool. Et puis beaucoup de gens ont zappé Dee Nasty parce qu'il est resté dans un créneau assez underground. Il faut vraiment être fan pour kiffer. Beaucoup aime bien le personnage, mais sa musique est assez indé. Le fait qu'il soit mis de côté c'est malheureux, parce que c'est une figure du hip hop en France. 

 

Tu t'imagines vieillir dans la musique ?

C'est à moi de faire en sorte d'être toujours sur la carte. Si tu veux rester il faut travailler. Si je suis là aujourd'hui c'est parce que j'ai encore l'envie et la passion. J'ai 38 ans, mais quand je vois mes icônes encore sur scène aux États-Unis, je me dis que je peux aussi. D'autant plus qu'on a moins de concurrence qu'eux...

La question que je pose à tous les DJs que je croise : vinyles ou Serato ?

Moi, je suis Serato. Le concept du vinyle a été extraordinaire, mais le Serato est une évolution qui nous a sauvé la vie. Le marché du disque n'existant plus, ça aurait été compliqué de continuer à jouer en vinyle. À moins de ne jouer que des vieux morceaux... J'ai été un précurseur du Serato parce que je trouvais ça extraordinaire d'arrêter de s'abimer le dos à porter cinq bacs à disques, alors qu'avec un ordinateur tu peux porter 100 000 bacs à disques... Et puis ça permet des configurations de mix inespérées. Tu peux faire une mixtape en live avec un Serato !

J'avais encore des questions à poser, mais l'enregistreur du merveilleux département Information-Communication de l'université de Nantes (c'est ironique, ça fera l'objet d'un prochain billet) a préféré s'éteindre. Nous n'en saurons donc pas plus sur le film que Cut Killer prépare avec Mathieu Kassovitz, ni sur le « prochain » album de Booba dont il avait déjà, à l'époque, écouté quelques extraits. Faites pas chier, c'est sorti depuis 6 mois maintenant

Bonus complètement collector: les choses se passent à fond à 3'50. 


Overseen by Adam Hunter.

mardi 29 mars 2011

Quenelle #2

500 minimum.

J'ai voulu faire le malin en publiant cette petite quenelle pour Didier Roustan, mais Dieudonné m'a très vite rappelé qu'il n'y avait qu'un patron et que c'était lui. Un aller-retour en Libye, une photo devant un portrait du Colonel et c'est jackpot : tout le monde ne parle plus que de ça. La France a la mémoire courte... Bras droit tendu, main gauche sur la poitrine : Dieudonné n'est pas en train de faire un salut ambigu ou un quelconque signe communautaire, il vous enfile juste une quenelle de plus.

Retrouvez-le sur twitter, en attendant sa conférence de presse vendredi.

dimanche 27 mars 2011

Quenelle #1

Petite crotte de nez.

Aucun respect pour la Croatie. Ni pour Andorre, ni pour le Luxembourg. Ni pour la moitié des pays d'Europe et du Monde. Peu d'arguments, pas d'humour. Une théorie merdique et superficielle desservie par une rhétorique hasardeuse. Un fond noir et pas de profondeur. Une tête et une voix de fumeur de gitanes maïs. Didier Roustan est un crétin excessivement passéiste qui fait honte au football et au journalisme en décrédibilisant L'Equipe comme l'avait fait l'infâme Bielderman avant lui.


samedi 26 mars 2011

Médine - Jusqu'ici tout va bien

C'est l'histoire d'un rappeur qui sort un nouvel album. Le mec, au fur et à mesure de l'un des premiers extraits, étale ce qui fait de lui un très grand : paroles aiguisées, flow carré, voix de granit, instru mortel, crane rasé, barbe impeccable. Il livre un exercice de style remarquablement maitrisé entouré de deux autres bons rappeurs. De quoi nous rassurer.



Mais l'important ce n'est pas l'extrait, c'est l'album. Atterrissage dans les bacs lundi 28 mars.

Bonus.

jeudi 24 mars 2011

Pepso Stavinsky - À la surface

Avoir une cigarette dans les mains un plan sur deux, c'est aussi ça la magie du montage.



Le rappeur angevin Pepso en profite pour fumer cette face B d'un morceau romantico-niais de Craig David remixé par le génial Primo. Son ambitieux projet avec des musiciens ainsi que d'autres collaborations devraient sortir sous peu. Difficile d'en savoir plus, malheureusement, car les infos sont filtrées. Sérieux Pepso, y'a pas moyen que tu nous lâches ta fin ?

mardi 22 mars 2011

Hip Opsession : épisode 8

Rapide retour sur mon travail pour le journal Presse Océan lors du dernier festival Hip Opsession pour clôturer cette mini série d'articles. En espérant travailler de nouveau pour eux sur le Hellfest au mois de juin, et sur Hip Opsession 8 l'an prochain. Sincèrement.

MOP à l'Olympic, le dimanche 27 février.

Jeudi 17 février : interview de Nicolas Reverdito.

Je connais assez bien le responsable de l'association qui organise le festival pour avoir fait un stage là-bas en 2007 et pour l'avoir interviewé plusieurs fois depuis, avec plus ou moins de succès. La question de la reconnaissance du hip hop, qui me hante depuis plusieurs mois et qui va revenir dans les prochains papiers, est déjà posée. Interview frustrante car les questions survolent le sujet pour rester accessibles. Heureusement, j'en avais posé d'autres, plus pointues, quelques jours plus tôt, pour le magazine Pulsomatic... La photo d'origine était parfaite, avec les graffeurs qui préparaient leur exposition à l'Atelier au deuxième plan, mais a été détourée pour une question de maquette.


Très certainement ma contribution la plus réussie. Grâce à la possibilité qu'on m'a donnée de disposer de deux pages entières, déjà, mais aussi à la rencontre avec Martin, dont il est question dans le papier de gauche, aux jolies photos, dont les couleurs et les mouvements se complètent, et à un super titre qui... n'est pas de moi !

Dimanche 20 février : page photo sur le battle.  

Je n'ai pas pris les photos ni rédigé les légendes, mais je me suis battu pour cette page alors je m'en accorde quand même une partie du bénéfice... Les clichés, pour l'anecdote, ont tous été pris lors des qualifications et du battle "junior" de l'après midi, pour des raisons de disponibilité et d'organisation. Le photographe, qui s'y connait autant en hip hop que moi en mathématiques, est revenu à la rédaction bluffé par le spectacle. Si vous n'y avez jamais mis les pieds, songez-y sérieusement. Ce battle, tous les ans, est génial.

Jeudi 24 février : Interview de La Fouine.

J'ai timidement proposé un petit sujet sur le concert de La Fouine lors de la réunion de préparation du festival, pensant que ça ne passerait jamais. L'un des rédacs chef m'a répondu que son fils l'adorait et qu'il aimerait mieux le connaître, avant de réfléchir et de me proposer une page entière pour une interview. Cadeau. Elle s'est faite par téléphone le lundi précédant la parution, et alors qu'on m'avait vendu un artiste toujours accessible et de bonne humeur, je suis tombé sur un mec pressé que l'interview semblait agacer. Déception. Heureusement, une seconde interview (pour le blog ou pour celui qui voudra bien la publier) dans les coulisses de l'Olympic le soir du concert m'a fait changer d'avis. D'une parce que La Fouine est vraiment un chic type, de deux parce qu'il m'a expliqué en s'excusant qu'il conduisait lors de notre premier entretien. Rires. Comme pour l'interview de Nico Reverdito, les questions survolent le sujet (je me suis largement rattrapé avec l'autre...) et je parle de reconnaissance. Incorrigible.

Facile.

Une très jolie page grâce à une grande photo qui aurait du paraître en plus petite si je n'avais pas fait 50 lignes au lieu des 70 initialement prévues... Petite incompréhension sans gravité donc, qui m'aura tout de même empêchée de rentrer dans les détails.


Dimanche 27 février : double page sur le graffeur Persu.

Je vais commencer par réparer une injustice : mon titre avant relecture était "Des lettres et des couleurs pour passion". Le commun des mortels s'en moque sans doute, mais un titre qui ne va au bout de sa ligne et qui reprend un mot déjà présent dans le surtitre et dans la chapeau (ici "Persu"), ce n'est vraiment pas joli. À part ça, cette double page Nantes que j'aime, qui consiste à parler chaque dimanche des lieux préférés d'un Nantais, est de loin ma contribution la plus frustrante de tout le festival. Persu est un artiste ultra talentueux et un personnage vraiment attachant, qui aime le catch, les chats et le graffiti. Ouais. J'aurais aimé avoir plus de place encore pour raconter en détails cette matinée passée avec lui à parcourir le Nantes qu'il aime. Les décors et les ambiances. Son parcours et ses motivations. Sa modestie et mon admiration. Pas facile de synthétiser et d'être à la hauteur de mes exigences. M'enfin, deux doubles pages en huit jours, je ne vais pas me plaindre. Pour l'anecdote, Persu voulait qu'un chat apparaisse sur l'une des photos. Pari tenu !


Trois petites colonnes et une mini photo. C'est le moment du festival où je me suis rendu compte que je n'avais fait depuis le début que des pages entières...  Sympathique rencontre avec Rocé, que je n'ai malheureusement pas pu interviewer faute de temps. Et l'immense oubli dans le surtitre, vous l'aviez vu ?


Il fallait  bien que je glisse une petite quenelle, non ? Alors j'ai plus ou moins demandé l'autorisation et j'ai improvisé ce hors texte sur La Rumeur. J'avais écrit dans leur présentation, plus haut, que le racisme et l'injustice passaient "dans leur viseur". Passage coupé à la relecture, malheureusement, le "Feu !"  qui conclut perdant donc tout son sens... J'ai hésité à parler du Touareg, qui m'avait plus ou moins cassé les couilles l'an dernier à l'Olympic alors que j'attendais que Youssoupha finisse une interview pour rentrer dans sa loge à mon tour. En bon pro que je ne suis pas, j'ai rangé mon égo. Qu'il s'en souvienne. Quant à Rocé, j'en avais déjà parlé ici et dans Pulsomatic et ne savais presque plus quoi écrire pour éviter de me répêter... J'ai appris que le concert était complet en rédigeant le papier, et la question de son intérêt s'est donc posée. Et puis merde, on parle bien de Johnny un an à l'avance.

Jusqu'ici tout va bien.

Les temps forts du festival sont tous passés et les papiers se font de plus en plus court, ce qui ne m'empêche pas d'en caser une sur la reconnaissance du hip hop... Mon titre est merdique, d'autant plus que c'est le quatrième au moins qui contient "rap" ou "hip hop". La photo n'a rien à voir avec l'évènement, j'aurais du m'y prendre plus tôt pour en trouver une meilleur. Bref, cette demi-page n'est pas celle dont je suis le plus fier.

Dimanche 6 mars : photo du salon hip hop.

Le maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, accessoirement président du groupe socialiste à l'assemblée nationale, est passé à l'improviste visiter ce salon hip hop inédit. La collègue avec qui j'y suis allé dans l'après-midi l'a photographié au moment ou Rocé, également présent, passait derrière lui. Résultat : une photo invraisemblable qui ne sera pas publiée car Jean-Marc Ayraut apparaissait déjà sur une autre page du journal. Aller, cadeau.

Dimanche 6 mars toujours : courte présentation du concert de Radix.

J'avais 10 minutes pour boucher un trou en fin de journal et j'en ai passé 9 à trouver une photo.

Mercredi 9 mars : bilan et perspectives.

Le papier bonus ! Il n'était pas prévu, mais j'ai demandé poliment alors on m'a dit "oui". Lors d'un after génial au remorqueur, Nico Reverdito m'a mis au défi d'écrire que le festival, "c'est aussi ça". Même pas peur ! Comme un symbole de tous les autres papiers, j'y parle de reconnaissance et j'utilise "hip hop" dans le titre... Il a été coupé à la relecture, mais le propos reste fidèle à ce que j'avais écris. L'un des seuls papiers ou presque que j'ai eu le temps de mûrir quelques jours avant de rendre. J'ai beaucoup réfléchi pour le conclure. Et si, finalement, le hip hop n'avait pas besoin de reconnaissance ? Vaste débat...

Expo "La vie déraille" à l'Atelier.

Question de contrat, je n'avais le droit de ni de signer mes papiers ni de créditer mes photos, et j'ai fait tout ça pour 300€. Comme je l'écrivais au dernier épisode, j'aimerai pourtant vivre dans un festival Hip Opsession qui ne finirait jamais. Les soirées, concerts, expositions, spectacles, rencontres et opportunités s'enchaînent. Je travaille le jour et fais la fête la nuit. Trois semaines de débauche et de musique. Complètement rock'n'roll hip hop.

vendredi 18 mars 2011

Angers, dangers

Ne le cherchez plus. Le bar de nuit le plus minable de la Ouest-Coast est à Angers.


Charmante ville du Maine-et-Loire qui abrite aussi une brigade anti-criminalité fort sympathique et un sacré tas d'ivrognes jamais fatigués.

jeudi 17 mars 2011

Summer Camp - Round the moon

Mon tube de l'été dernier, de l'été prochain et sans doute aussi de celui d'après. Ex-aequo avec Double Poney, mon tube de l'été à vie. Mois de mars ou pas, je tenais à partager ça.



Naïf, fragile, tragique, éternel et captivant. Rares sont les morceaux susceptibles de se mettre à la hauteur des images sublimes de cette "Swedish love story", sortie au cinéma en 1969. Ce Round The Moon, signé Summer Camp, en est. Sans exagérations ni légèretés. Rien que de l'amour, easy.

Des regards qui se cherchent mais qui ne se trouvent pas, un méchant qui fume sa cigarette jusqu'au filtre, un pyjama pour deux, et vas y que je balance ma mobylette et que je t'attrape par le col avec mes mains dégueulasses. Une mélodie electro pop glaçante, une boucle de synthé, un coup de vocoder et un chœur féminin discret par dessus ça, bingo, j'ai 14 ans pendant 3'38. 

Un pote a chopé le film entier quelque part dans les Internets. Je vous raconterai, sauf si je pleure.

mercredi 16 mars 2011

Hip Opsession : épisode 7

 Hey Mr Guep, sérieux, elle sont chouettes tes photos.

Le festival s'est terminé la semaine dernière sur une énième soirée mortelle. Rocé qui assure, La Rumeur qui assure, Hamé qui monte dans ma voiture, un after dingo dans un bar de nuit en feu, avec des types qui font des slams malgré un plafond à 2 mètres du sol à peine, puis qui taggent le dancefloor aux marqueurs et à la bombe. Gratuit, à l'ancienne, chanmé. Deux petites heures de sommeil alcoolisé pour me remettre de ces émotions avant de filer travaillerAy papi.

N'en déplaise à ma saleté d'espérance de vie, j'aimerai vivre le restant de mes jours dans un festival Hip Opsession qui ne finirait jamais. Ouais.

PS : J'ai remboursé ma dette de sommeil et scanné l'ensemble de mes articles publiés dans Presse Océan. Rendez-vous au prochain épisode, le dernier.

dimanche 13 mars 2011

D'un seul élan, et sur un seul air


483 matchs sous le maillot du FC Nantes avant un départ prématuré sur fond de désaccord avec la direction : Frédéric Da Rocha est le symbole des valeurs historiques et des victoires récentes du club, ainsi que de la défiance d'une majorité de ses supporters envers le président Kita. Une légende vivante.

Quelque part en Belgique, un supporter lui a rendu hommage à travers ce graffiti ferroviaire. Jaune et vert, évidemment. Un clin d'œil improbable et amusant, qui rappelle que le FC Nantes reste un club de légende malgré qu'il s'enfonce peu à peu dans l'indifférence. Puisse ces quelques lettres le remettre le plus vite possible sur de meilleurs rails.

vendredi 4 mars 2011

Hip Opsession : épisode 6

J'ai croisé le hip hop, hier soir, dans les cales dégueulasses d'un vieux bateau. Je ne l'ai pas dérangé il était en plein freestyle au milieu de 5 DJs, deux MCs, et quelques musiciens. Et puis, de toute façon, vu le bruit que faisaient ses fans autour de moi, il ne m'aurait pas entendu. Il est resté là jusqu'au petit matin, j'ai même fini par partir avant lui. C'était vraiment cool de le voir, ça m'a tellement donné la confiance que j'ai mis mon réveil à 8h. Ce qui m'a bien fait rire quand je me suis levé à 13h.

jeudi 3 mars 2011

Hip Opsession : épisode 5


Le premier souvenir que j'ai de Rocé remonte à un concert à Angers dont il faisait la première partie. J'étais immobile, je m'en foutais, j'attendais Oxmo Puccino. Puis il s'est mis à rapper et j'ai sorti les mains de mes poches. Il a déployé sa gestuelle et j'ai tombé le manteau. Et avant qu'il ne finisse je hurlais au premier rang. C'était en 2006 et rien n'a changé entre temps, sinon la moustache qu'il arbore depuis la sortie de son troisième album, L'être humain et le réverbère, il y a un an. tout juste. Un flow clair et technique, des storytellings incisifs, des hommages appuyés à l'œuvre de Jacques Brel et une envie débordante de pousser ses auditeurs vers la lumière de la connaissance. Ses textes denses et engagés, qui nécessitent quinze écoutes au moins et trois interviews pour en saisir toutes les subtilités, sont le fruit de ses réflexions sur l'Homme et ses défauts, sur la société et ses mécanismes. Ses instrumentaux, qu'il compose depuis peu lui même, mêlent influence jazzy et grosses basses. Bref, ça défonce. Et le concert d'Oxmo ? Aucun souvenir.


Rocé sera en concert samedi soir à Nantes, mais c'est complet. Sinon j'ai écrit la même chose, ou presque, dans le Presse Océan d'aujourd'hui (3 mars 2011) et dans le Pulsomatic du mois avec une géniale référence à Taipan en bonus.

mercredi 2 mars 2011

Y'a plus de règles

On savait déjà qu'il était possible d'être ministre de l'intérieur malgré des casseroles judiciaires et une tête de simplet alcoolique. On savait aussi qu'il était possible d'être sélectionneur de l'équipe de France de football malgré des casseroles médiatiques et une tête de Turc. On sait désormais qu'il est possible d'être récompensé lors d'une cérémonie nationale malgré des casseroles musicales et une tête de punk à chiens.

Sincères félicitations à Zaz, qui a reçu ce soir une victoire de la musique dans la catégorie "chanson originale de l'année" pour le morceau "je veux", qu'elle n'a ni écrit ni composé. Ci-dessous deux de ses premiers tubes, pour le plaisir.





Récompenser l'infâme Abd Al Malik et l'insignifiant Ben l'Oncle Soul, tout en boycottant Booba et Sexion d'Assaut, ne leur suffisait donc pas. La crédibilité des victoires de la musique flirte avec le zéro absolu.


mardi 1 mars 2011

Hip Opsession : épisode 4

Les Américains de MOP (dimanche) et d'Onyx (samedi) ont succédé à La Fouine (vendredi) sur la scène de l'Olympic pour un week-end spécial rap qui a quasiment rempli la salle trois soirs de suite.

J'aurai aimé raconté ça dès dimanche, mais 10 heures de sommeil en trois jours ont eu raison de mon inspiration. Malheureusement, 24h de plus (dont 12 de sommeil) ont eu raison de certains de mes souvenirs. M'enfin je vais essayer.

En première partie d'Onyx, samedi, se déroulait le battle TKO. Le concours de beatbox était très intéressant. Le concours de DJ était trop technique. Le concours de beatmaker était trop court. Puis Fredro Starr et Sticky Fingaz ont déboulé sur scène avec leurs instrumentaux massifs pour enchaîner les tubes avec une rage communicative et une énergie débordante. Les yeux exorbités, la bave aux lèvres et le torse nu. Efficace.



En première partie de MOP, le lendemain, le New-Yorkais J-Live a régalé le public avec son flow technique et ses productions-barbecue. Un pur moment de rap en toute simplicité. Il va sérieusement falloir que je me penche sur son travail. Puis Billy Danz et Lil' Fame ont déboulé sur scène avec leurs instrumentaux massifs pour enchaîner les tubes avec une rage communicative et une énergie débordante. Les dents en or, la sueur au front et le gros ventre. Efficace.



La sensation d'avoir assisté à deux concerts complètement différents mais tellement identiques à de nombreux points de vue est vraiment étrange. Mais j'en demande déjà tellement au rap français que je vais laisser le rap américain tranquille.

L'interview fleuve de Lartizan, samedi soir à 14h du matin, s'est plutôt bien passée. Ne me demandez pas de date pour sa publication.