mardi 1 février 2011

Un petit coin de paradis

Mais où est Booba ? On ne sait pas. Disparu depuis la fin du dernier morceau, insensible aux rappels. Pourtant le public le réclame bruyamment, mais les minutes s'écoulent et la salle reste sombre. Dans les coulisses, finalement, il prend son courage à une main et une bouteille de Jack dans l'autre, puis repart pour le dernier morceau.

La lumière sa rallume sur un piano blanc posé au milieu de la scène. Joies. Cris. Booba revient, seul. Il a changé son bas de jogging pour un pantalon en soie blanc. Laissé casquette Unküt et veste Adidas à la loge. Il est torse et pieds nus. Se dirige lentement vers le piano puis s'assoit sur le tabouret. Il boit une gorgée, pose la bouteille presque vide sur l'instrument puis ses doigts argentés sur quelques unes de ses 73 touches.


 

Le jour de gloire est arrivé, enfants de la patrie. Pas de basse ni de batterie, juste quelques notes de piano sur lesquelles Booba crache son venin. Il assure les couplets sans lever les yeux vers son public qui s'époumone sur les refrains. Intime comme jamais, beau à en devenir triste. Puissant comme des marins qui boivent et reboivent, et qui boivent encore, émouvant comme une bougie dans le vent et culte comme une 504 au milieu des ronds de cuir.

Encore quelques notes avant de claquer la porte. Puis Booba se lève, reprend la bouteille et quitte la scène sans dire un mot. Il a fait le spectacle et l'unanimité. Il nous a ému si fort qu'il nous a cassé l'égo.

Merci.

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